Comme un éloge
COMME UN ELOGE "Como un elogio"
Jour après jour l'après-midi ponctuellement reviennent précis dans mon souvenir les grands arcs-en-ciel se croisant sur ton passage, les petits coups notre signal, les quatre ou cinq phrases échangées à voix basse, les frôlements des hanches et la chute sans bruit : ton nombril vers le ciel comme le centre de la neige.
Dans les miroirs à tout jamais nous restons bouche à bouche enlacés, peut-être, hors des malheurs du temps.
Beaucoup, beaucoup d'étoiles ont passé sous les ponts de Tegucigalpa, la ville condamnée à être belle.Ton étrange façon de me regarder, femme, dans les yeux, ne me quitte pas comme ne faiblit en rien au crépuscule toute la force de ton image.
La phalène noire suspendue dans l'espace ou statique au plafond convoque ses pouvoirs et déploie craintes et secrets mélés.
Non. Il n'y a pas de repos possible sous la peau amoureuse : les derniers grains de mon sablier glissent et ma soif ne tarit pas.
Là ou la terre paraît s'unir avec le ciel nos noms sont demeurés comme un éloge.
Roberto SOSA