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Ciel de vie
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3 juillet 2008

Le terme épars

foret

Si tu cries, le monde se tait: il s'éloigne avec ton propre monde.
Donne toujours plus que tu ne peux reprendre.
Et oublie. Telle est la voie sacrée.
Qui convertit l'aiguillon en fleur arrondit l'éclair.
La foudre n'a qu'une maison, elle a plusieurs sentiers.
Maison qui s'exhausse, sentiers sans miettes.
Petite pluie réjouit le feuillage et passe sans se nommer.
Nous pourrions être des chiens commandés par des serpents,
ou taire ce que nous sommes.
Le soir se libère du marteau, l'homme reste enchaîné à son coeur.
L'oiseau sous terre chante le deuil sur la terre.
Vous seules, folles feuilles, remplissez votre vie.
Un brin d'allumette suffit à enflammer la plage où vient mourir un livre.
L'arbre de plein vent est solitaire.
L'étreinte du vent l'est plus encore.
Comme l'incurieuse vérité serait exsangue
s'il n'y avait pas ce brisant de rougeur au loin
où ne sont point gravés le doute et le dit du présent.
Nous avançons, abandonnant toute parole en nous le promettant.


René Char

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Commentaires
N
Ah ... Char, Desnos et Cocteau, je les trainés longtemps au fond de mon sac. Ils sont maintenant dans ma bibliothèque mais j'aime toujours les relire.<br /> <br /> Bisous Maryse
M
je me souviens avoir mis ce poème sur mon ancien blog. Un des premiers textes de René Char que j'ai découvert, récemment en fait. C'est un poème à lire et à relire, tellement riche, fort et profond sur la vie. Il porte à mon sens la spiritualité , celle qui se passe des religions ou des tendances dans l'air du temps.<br /> Cette phrase " si tu cries, le monde se tait, il s'éloigne avec ton propre monde" je la trouve tellement juste. Bonne journée
N
Je crois que nous sommes tous un peu fascinés par cela...<br /> <br /> Bon week-end
C
Superbe photographie qui illustre magnifiquement le commencement des choses qui fascinait René Char.
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